Medellín, un nom qui fait peur et que l’on associe machinalement avec le célèbre cartel de drogue anciennement mené par Pablo Escobar jusqu’à sa mort en 1993.
En effet, les années 1980-90 auront été un véritable cauchemar pour les habitants de Medellín, Rafael, Colombien de 31 ans me logeant raconte pendant qu’il me promène dans la ville “J’étais pour ma part assez jeune pendant les années noires, je n’avais pas le droit de sortir seul, mes parents avaient très peur, je me souviens très bien. Pablo Escobar, fondateur du cartel de Medellín (organisation de narcotraficants exportant la cocaïne dans une grande partie du monde mais surtout aux Etats-Unis), avait un pouvoir immense et une fortune démesurée faisant de lui un des 7 hommes les plus riches de la planète. Il avait ici son propre parti politique et fut élu au congrès en 1982. Il était très populaire chez les plus pauvres car une partie de son argent était investie dans la construction de logements, d’écoles et d’hôpitaux pour les plus démunis. Cependant, en 1983, le gouvernement lança une campagne contre le trafic de drogue et cela se transforma en une véritable guerre, le cartel de Medellín posant des bombes partout et tuant des milliers de personnes, c’était horrible.” Une situation chaotique allant jusqu’à l’assassinat de plusieurs candidats à l’élection présidentielle aura fait trembler la deuxième ville du pays (après Bogota, la capitale) pendant une bonne dizaine d’années. En 1993, Pablo Escobar, après un exil de 499 jours lors desquels plus de 1500 personnes étaient à sa recherche est retrouvé, puis assassiné par les militaires. C’est alors le début de la fin pour le cartel de Medellín qui sera progressivement démantelé quelques années plus tard.
“Ces années noires resteront dans la mémoire collective pendant bien longtemps mais les choses ont changé, Medellin est maintenant bien plus calme, heureusement…” raconte Rafael. Certes, Medellín n’est aujourd’hui pas la ville la plus sûre du monde et certains coins sont à éviter, surtout le soir, mais le jour il est parfaitement possible de marcher sans souci de sécurité.
Cette ville fondée en 1675 n’a pas un véritable attrait touristique mais reste intéressante à découvrir car elle constitue aujourd’hui un centre industriel et commercial très important en Colombie.
Au niveau des choses à découvrir :
La place Botero. Botero est l’artiste Colombien le plus connu à travers le monde. Ses sculptures et peintures sont très présentes à travers Medellín, sa ville natale. Ici quelques exemples :
La sculpture de l’oiseau de Botero fut détruite en 1995 par un attentat et reconstruite à l’identique à côté. Botero souhaitait “laisser la trace de l’attentat pour que le peuple Colombien se rappelle“.
Une sculpture de Botero devant une église de la ville.
Dans la rue ou dans les musées, sous forme de sculptures ou de peintures, Botero est partout mais en gardant toujours son thème favori : le gros (“el gordo”)
L’Eglise de la place Berrío
Les bus locaux sont très jolis, en voici un exemplaire
Scène de vie à Medellín, les enfants en habit traditionnel rentrent chez eux en bus
“Tu es gringo ?(=étranger), tu as vu notre joli métro ?” me disait un vendeur de glace très fièrement. Le métro de Medellín en fonction depuis 1995 est le seul de Colombie, il est très propre et sûr, c’est une grande fierté pour les habitants locaux.
Prochaine étape, partir de Medellín pour rejoindre la ville de Cartagène située sur la côte Caraïbes à 643 kms au nord. Si la sortie de la ville de Medellín ne fut pas une chose aisée du fait de la grandeur de la zone métropolitaine, la remontée en stop jusqu’à Cartagène s’est passée sans véritable souci. Ici une photo de la nuit passée sous un camion dans un hamac, ce fut très confortable.
A bientôt.
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