Ce tour du monde en stop ne m’a pas seulement permis de réaliser mon rêve et d’apprendre énormément. Il m’a aussi permis de rencontrer la femme de ma vie : Marisol Richards Espinosa, aujourd’hui Marisol Richards Espinosa Hubler. Récit.
La rencontre
Panama city. Nous sommes le 11 septembre 2005. Depuis 2 semaines, je me trouve dans la capitale Panaméenne à la recherche du bateau providentiel sur lequel je pourrais travailler pour arriver de l’autre côté du Pacifique : en Australie.
Chaque jour, je vais de ponton en ponton et de voilier en voilier pour trouver mon bonheur mais cela prend du temps. Le soir, je profite de ma présence dans ce charmant petit pays pour découvrir la vie nocturne animée de la capitale et pour rencontrer de nombreux autochtones.
Ci-dessous, extrait du livre « Le Monde en stop, 5 années à l’école de la vie » (éditions Géorama).
En ce 11 septembre 2005, c’est mon anniversaire et Andreina, jeune demoiselle rencontrée quelques mois auparavant pendant ma remontée, me propose d’organiser une petite fête pour l’événement. Une dizaine de personnes sont conviées. Parmi elles, je remarque instantanément une jeune fille métisse, type très latin, pleine de vie et de charme, répondant au doux prénom de Marisol. Elle porte une robe bleue moulante, échancrée. Sa peau est de couleur brun foncé, ses cheveux noirs, soigneusement peignés. Comportement exquis, amabilité sans faille, toujours souriante… Je suis rapidement conquis ! Autour d’une table, nous passons de longues heures à discuter, puis décidons de nous revoir le lendemain pour mieux nous connaître…
Le plus dur, dans un tour du monde en stop, ce ne sont pas les heures d’attente au bord des routes, aussi longues soient-t-elles, mais la solitude affective. Le fait de ne jamais recevoir l’amour que prodigue une mère ou une petite amie s’est parfois révélé pesant pendant mes années de voyage. Ma position de globe-trotter, ne restant que rarement plus d’une semaine dans la même ville, se prête aux rencontres superficielles qui ont pour objectif de compenser ce manque d’amour, mais cela reste partiel. Ma vie de nomade est faite d’éternels « au revoir » et je me suis habitué à prendre la distance nécessaire pour ne jamais m’attacher affectivement, sous peine de rendre la suite de mon parcours plus difficile. Mais là, c’est différent, je le sens.
Les jours passent… Chaque soir, je retrouve Marisol au Causeway, l’un des endroits que j’apprécie le plus dans la capitale panaméenne : un bras de terre dans l’océan offrant une vue imprenable sur les nombreux gratte-ciel de la ville. Marisol travaille dans l’un d’entre eux. Avocate depuis quelques années, elle envisage de venir réaliser un master en Europe afin de prendre davantage de responsabilités, découvrir un continent qu’elle ne connaît pas et, si possible, apprendre une nouvelle langue. Le français semble lui plaire… Face à l’océan, nous passons de longues et délicieuses heures à parler de tout et de rien, de nos vies, de nos objectifs, de notre vision du monde. Le « courant » passe, c’est indéniable. Une complicité semble même s’installer. Je n’ose cependant songer à l’idée que cette rencontre pourrait venir jouer une nouvelle musique dans mon esprit. Je m’étais mentalement préparé à l’éventualité de rencontrer une fille pour laquelle j’éprouverais des sentiments, mais je me l’étais promis : le tour du monde d’abord, la possibilité d’une relation ensuite ! À vouloir tout faire en même temps, on finit par ne plus rien faire correctement. Si le destin veut que l’on se revoie, on se reverra. Pour le moment, ma préoccupation, c’est le Pacifique.
Les retrouvailles
Après 27 mois et quelques 1100 emails échangés, je retrouve Marisol en Alsace pour Noël 2007. Elle est dorénavant étudiante en Master Commerce International à l’IECS, l’école de commerce de Strasbourg.
Couplés avec les retrouvailles de ma famille et de mes amis après 5 années de vadrouille, les festivités sont fortes en émotion.
Photos ci-contre prise le 24 décembre 2007 avec Marisol et ma famille. Retrouvailles autour d’une bonne choucroute.
Le point de départ de mon tour du monde était Val d’Isère dans les Alpes. Pour que le tour du monde soit complet, il fallait donc boucler la boucle en retournant au même endroit. Pour faire cette dernière ligne droite, Marisol m’a accompagné au bord des routes. Pas très à l’aise, un peu trouillarde même, mais nous y sommes arrivés ensemble. Une nouvelle vie pouvait commencer…
Photo ci-dessous de Marisol au bord de la route le pouce levé, et une autre dans la première station à la sortie de Strasbourg en direction de Val d’Isère.
Le mariage civil
C’est donc en 2008 que va véritablement débuter la vie de couple. Elle se passera bien… si bien que le 14 février 2009, après quelques mois passés ensemble à Strasbourg, à vivre ensemble dans 25 mètres carrés, je la demande en mariage. Et bonheur : elle accepte.
La cérémonie se déroulera le 21 mars 2009 à la mairie de la place Broglie à Strasbourg. Marisol Richards Espinosa devient alors Marisol Richards Espinosa Hubler.
Quelques photos ci-dessous :
Le mariage religieux
Près d’un an après avoir dit oui à Strasbourg, vient le moment de le faire devant Dieu au Panama le 6 février 2010.
Appréciant particulièrement les choses originales, nous décidons de nous marier sur la plage près de Farallon à 90 minutes de route de Panama city.
La cérémonie religieuse et la fête qui a suivi resteront pour nous des moments mémorables d’une intensité formidable. Quelques photos (de Christophe Viseux) ci-dessous :
Merci pour ces témoignages magnifiques ! Je suis exactement dans la même situation dans laquelle vous étiez avant de partir et vous ne faites que confirmer mon désir de réaliser ce rêve. Certes il y aura peut-être moins de panache…je ne serai pas le premier à faire un tour du monde de cette manière mais j’ai toujours cette envie brûlante de la faire.
Vous venez de devenir en quelques minutes un modèle pour moi et certainement pour d’autres.
Espérons que le coronavirus n’empêchera pas le bon déroulement de ce voyage !