Le voyage décrit ci-dessous fut réalisé entre le 21 et le 30 avril 2013. Marisol avait 35 ans, Ana-Laura 8 mois et moi-même 36 ans. Lors de celui-ci, nous avons découvert les Emirats Arabes Unis, l’Arabie Saoudite et Oman. Episode 2 : L’Arabie Saoudite.
En tant que voyageur du monde, passionné par la découverte des cultures du monde, venir en Arabie Saoudite découvrir le Royaume Wahhabite faisait partie de ma “TO TRAVEL LIST” et mes vacances à prendre autour des Emirats m’en donnait l’occasion. Seul petit souci : L’Arabie Saoudite ne délivre pas de visa touristique. Pour y aller, il n’y a pas 50 solutions, il me faut une lettre d’invitation pour avoir un visa business. Coup de chance pour moi, mon emploi à PEACE AND SPORT m’a permis d’être en relation avec le Comité Olympique Saoudien qui, à ma demande, accepte de me faire une lettre m’invitant ainsi que mon épouse et ma fille. Nous achetons un billet d’avion Aller-Retour Dubai-Riyad pour 3 jours avec courtes escales à Bahreïn.
Certes, ne visiter que la capitale du pays ne donne qu’une vision très partielle de ce pays grand comme 4 fois la France. Passionné par la découverte des religions du monde, il est évident que faire un tour à LA MECQUE ou à MEDINE, les 2 lieux les plus saints de l’Islam, m’aurait intéressé. Mais n’étant pas musulman, et n’ayant aucune intention de le devenir, les portes de ces 2 cités me sont fermées. C’est bien dommage mais c’est ainsi. Ces 3 petits jours doivent cependant m’aider à comprendre un peu mieux cette monarchie islamique dirigée par la famille Saoud depuis sa création en 1932 par Ibn Séoud.
Après une courte escale à Bahreïn lors de laquelle nous ne verrons pas grand chose de ce pays moderne, nous embarquons pour Riyad. Nous sommes assis à côté d’un jeune homme nommé Sultan. Dès l’arrivée à bord, nous sympathisons. Il nous explique vivre au Canada mais avoir grandi en Arabie Saoudite dans une famille Saoudienne. Il nous laisse son contact nous proposant de nous faire découvrir les environs de Riyad. Nous le recontacterons.
Dès la sortie de l’avion, Marisol passe aux toilettes pour se changer et s’adapter aux habits locaux. Quelques jours auparavant, elle s’était achetée une abaya, l’habit traditionnel ainsi qu’un foulard. Voilà ma femme à présent couleur locale. Si l’abaya est obligatoire pour les femmes étrangères, le foulard ne l’est pas. Nous comprendrons vite cependant qu’il est recommandé de l’avoir dans la rue. Photos ci-dessous lors de l’achat. Photo également amusante de l’entrée des toilettes montrant comment hommes et femmes sont illustrés.
Dans ce pays ultra-conservateur, les interdictions et obligations pour les femmes sont nombreuses : Interdiction de voyager à l’étranger sans accord du conjoint, obligation d’avoir l’accord du conjoint pour faire des études, interdiction de choisir son conjoint, etc. (voir plus d’interdictions ici). Les choses changent progressivement cependant. Depuis peu, elles peuvent conduire, se rendre dans des stades, etc.
Nous logeons dans un hôtel quelconque trouvé sur le net pour un prix abordable (hôtel Al Yamama). De cet hôtel, nous ne gardons comme bon souvenir que son petit déjeuner bien copieux.
“Ahmed, Ahmed“
En Arabie Saoudite, il y a presque autant de Mohammed dans les rues que de Kim en Corée du Nord si bien que dans la rue, lorsque l’on souhaite appeler quelqu’un, on l’appelle ainsi. Nous procédons donc de la sorte pour trouver notre taxi… et ça fonctionne.
Avant de se lancer dans la découverte de la ville, nous souhaitons la voir d’en haut. Pour cela, il existe un bâtiment en forme, ironie de l’histoire pour un pays ne vendant pas d’alcool,… de décapsuleur. C’est d’ailleurs le plus grand bâtiment de la capitale.
D’en haut, Riyad donne l’impression d’une ville bien organisée, sans artifice, sans grand charme non plus.
Nous nous renseignons sur les activités à faire dans la ville. On nous recommande rapidement un centre commercial. Bien que peu intéressé par la visite d’un mall, nous comprenons vite qu’ils constituent un passe-temps très important pour les saoudiens. Celui que nous visitons est particulièrement luxueux. Je découvre avec intérêt les cafés où “famille” et “hommes célibataires” sont clairement séparés, les fast-food qui ferment 5 fois par jour à l’heure de la prière, les bières sans alcool ou encore le dernier étage fermé aux hommes où les femmes peuvent faire leur shopping, de lingerie notamment, sans le foulard.
Peu après, nous partons à la découverte de la citadelle Al-Masmak, un fort important dans l’histoire du pays car c’est ici que le royaume actuel fut fondé le 14 janvier 1902. D’extérieur, l’architecture laisse penser à un gros château de sable que j’aurais crée en miniature avec Ana-Laura. A l’intérieur, j’ai apprécié la démarche pédagogique nous permettant de comprendre l’histoire de la capitale et du pays et toutes ces vieilles photos montrant bien à quoi ressemblait Riyad il y a quelques dizaines d’années. Ce monument nous avait été présenté comme le principal monument à découvrir à Riyad. Nous sommes heureux de l’avoir découvert.
En fin d’après-midi, nous nous baladons sur la plus grande place de la ville. A l’extérieur, des hauts-parleurs crachent les versets du Coran récités par l’Imam à l’intérieur de la grande Mosquée. Chacun notre tour, Marisol et moi allons discrètement voir l’intérieur de la mosquée les génuflexions s’accumuler. Dans un pays où les autres croyances n’ont pas leur place, l’Islam prend toute la place. Aimant la tolérance et étant un ferveur défenseur de la laïcité, je regarde ces scènes spirituelles avec intérêt mais ne peux m’empêcher de penser qu’un peu d’ouverture et de diversité ne ferait pas de mal.
Nous finissons le premier jour dans un restaurant original appelé Al-Ramansiah. Nous y mangeons très bien et y invitons notre chauffeur de taxi. Je découvre avec intérêt les cabines permettant aux femmes d’enlever leur abaya et de manger sans être vues par les étrangers. De nombreux restaurants sont disposés ainsi…
Le deuxième jour, nous retrouvons notre nouvel ami Sultan rencontré dans l’avion. Il nous amène dans la banlieue de Riyad pour découvrir l’une des activités favorites des saoudiens : les dérapages en voiture. A notre grande surprise, nous apprenons que cette activité est quotidienne et qu’elle fait le bonheur des jeunes aimant frimer avec leurs gros 4×4. Chacun son truc…
Nous nous baladons entre les dunes de sable, croisons quelques jolis chameaux effrayant Ana-Laura, croisons de jolis bâtiments et de nouvelles prières.
Nous partons ensuite manger dans un excellent restaurant dont je n’ai pas noté le nom dans notre alphabet mais que vous pourrez retrouver si vous faites lire l’arabe via la photo ci-dessous, le nom y est inscrit en haut à droite. Très joli et très bon ! A l’entrée dudit restaurant, Ana-Laura fait fureur avec les femmes saoudiennes.
De retour à Riyad, nous nous lançons dans une autre belle visite, celle du musée national nous permettant d’en savoir un peu plus sur l’histoire du royaume wahhabite.
Le troisième jour est déjà celui du départ.Difficile de tirer des conclusions d’un séjour si court avec si peu de contacts avec les locaux. Chose peu surprenante : nous avons été impressionnés par l’omniprésence de l’Islam dans chacun des faits et gestes des citoyens. Comme si la plupart des habitants suivaient aveuglement le chemin tracé sans se préoccuper de son bien-fondé et de sa véracité. Rien de bien original quand on n’est jamais exposé à la différence…
Bien que les saoudiens rencontrés ont été très accueillants et hospitaliers à notre égard, revenir dans ce pays n’est pas une priorité pour moi. Bien que ma curiosité ait été en partie satisfaite, je suis naturellement bien plus attiré par d’autres cultures plus ouvertes, tolérantes et joyeuses.
Place maintenant à la découverte d’un nouveau pays : OMAN et sa capitale Mascate.
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