Parti jeudi matin de Lima après un séjour d’une vingtaine de jours dans la capitale Péruvienne, je viens d’arriver dans ce petit pays qu’est l’Equateur (2 fois plus petit que la France) mais aux paysages très variés (côte, montagnes et jungle).
L’auto-stop depuis Lima s’est bien passé mais fût plus difficile que lors de la remontée depuis Ushuaïa. En effet, les gens au Pérou et en Equateur (ce sera encore pire en Colombie) sont très méfiants car la situation économique peu favorable depuis maintenant trop longtemps a developpé le vol et l’insécurité. De plus, être le pouce tendu au bord de la route est une chose quasi-impossible ici car les gens au bord de la route agitant leurs bras sont tellement nombreux que les chauffeurs ne les regardent même plus. Certains agitent leur bras pour vendre tous types de produits, d’autres pour demander du travail (souvent pour pouvoir aider au déchargement d’un camion), d’autres pour se rendre chez eux…J’ai donc eu recours quasi systématiquement à ma technique de la station-service voire parfois à l’aide de policiers ou militaires qui s’occupaient d’arrêter les véhicules pour moi (souvent camions, les voitures sont très peu nombreuses à faire de longues distances), je n’avais alors plus qu’à parler avec les chauffeurs.
Parmi mes activités durant ce trajet, j’ai eu l’occasion de faire un nouveau travail : recouvreur d’oignons. En effet, alors que j’étais dans un camion transportant plusieurs tonnes d’oignons, le chauffeur s’exclame “il pleut, je dois recouvrir mes oignons, ils ne faut pas qu’ils prennent l’eau”. C’est donc sous la pluie que je suis monté avec lui et sa dame sur le dessus du camion pour recouvrir ses oignons d’un grand plastique noir…qui a dit que le métier d’auto-stoppeur était de tout repos ?
A la fin de mon tour, il sera amusant de faire un compte des différents métiers que j’ai pu faire en période d’auto-stop…Un petit décompte non exhaustif : gardien et couvreur de poulet dans le sahara occidental, psychologue-médiateur entre un couple sur le “Balou” dans l’Atlantique, psychologue, sexologue voire conseiller dans de nombreuses circonstances (souvent les chauffeurs profitent du fait d’avoir un compagnon de voyage qu’ils ne reverront plus pour se confier et raconter leurs problèmes personnels), mécanicien au Brésil (changement de pneu), équipier durant la traversée de l’Atlantique (nombreuses tâches), peleur de patates et laveur de vaisselle sur le brise-glace m’ayant emmené en Antarctique, assistant chasseur en Patagonie (chasse au Guanaco depuis la voiture), manutentionnaire à 3 reprises (aide rapide pour petits déchargements)…voici quelques exemples mais j’en oublie certainement…
La question “où est-ce que tu te laves lors des grands voyages ?” m’a été posée à plusieurs reprises. La réponse est en général dans les stations services, nombreuses d’entre elles ont des douches pour les chauffeurs qui sont de façon surprenante souvent assez propres…heureusement ! Voici ci-dessous une photo où je me lave les dents dans une station, c’est souvent comme cela que ça se passe…
Le passage de la frontière Equatorienne s’est passé sans aucune difficulté…si seulement cette facilité pouvait se confirmer jusqu’à la fin de mon aventure…c’est très peu probable, de nombreuses frontières seront un enfer à passer sur le continent Asiatique ou au Moyen-Orient…je pense notamment à la Birmanie, l’Afghanistan, l’Iran voire l’Irak…J’ai encore le temps de voir venir…
Le programme en Equateur pour les 2 prochaines semaines est le suivant : Visite d’une école dans la ville de Saraguro, puis remontée vers le nord dans la ville de Cuenca, 3ème plus grande ville après Guayaquil (capitale économique) et Quito (capitale administrative), c’est paraît-il la plus belle du pays. De Cuenca, je continuerai ma remontée vers Ambato où j’assisterai au “fruit and flower festival” qui célèbre le carnaval, puis j’irai dans la capitale Quito avant d’entamer le passage en Colombie que j’expliquerai en détail dans une quinzaine de jours.
Avant de terminer, quelques photos des paysages rencontrés lors de cette remontée :
Sur la côte Peruvienne :
Et en Equateur dans la “sierra” :
A très bientôt.
Add Comment