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Article #130 Tdm : Quand le sang et les armes font partie du quotidien

Journal Panaméen

Quiconque vient voyager en Amérique Centrale doit s’attendre à en ressortir avec des images fortes plein la tête. Lors de ma précédente brève, “Un séjour poignant au Nicaragua“, je vous faisais part de la pauvreté rencontrée au Nicaragua ; mais n’imaginez pas que ce récit se cantonne simplement à la réalité de ce petit pays, ses voisins ne sont malheureusement pas mieux lotis…

Si je vous pose la question : “Quelle image vous vient en tête quand je vous dis Nicaragua, Honduras, El Salvador ou encore Guatemala ?”, que me répondrez-vous ? Certains expliqueront l’histoire des peuples Mayas ou Olmecs, d’autres se rappelleront de l’ouragan Mitch ayant ravagé le Honduras et une partie du Nicaragua, en 1998 ; mais pour la plupart, le mot “guerre” sera le premier vous venant à l’esprit. Et pour cause, ces pays sortent à peine de nombreuses années très, très sanglantes, assimilées à de véritables massacres dont les victimes se comptent en centaines de milliers de morts.

L’objectif de ma brève d’aujourd’hui n’est nullement de revenir sur l’histoire – vous la trouverez sans souci sur Internet ou dans de nombreux livres – mais de vous faire part de mon expérience dans ces pays, où je ne me sens, soyons honnêtes, pas toujours très à l’aise.

Dans une précédente brève (à Panama), je vous faisais part de ces journaux aux premières pages sanglantes, comme le montrent ces couvertures qui se passent de commentaire.

Le sang fait vendre, paraît-il… Mais voilà, le sang est une chose très, trop répandue dans ces pays et il ne fait plus peur. L’exemple que je vais vous expliquer m’a personnellement beaucoup touché.

La scène se passe dans le centre de San Salvador (capitale du pays, El Salvador) ; il est 15h, le Parque de la Libertad, qui n’est en fait qu’une place, est bien rempli. Je marche sur cette place et me rends compte d’un petit attroupement sur le carrefour, juste à côté de la place. Ma curiosité naturelle m’incite à me rapprocher et j’aperçois un jeune homme d’une trentaine d’années, allongé mort sur le sol, son sang coulant sur le bitume. Ce jeune homme venait vraisemblablement de se faire renverser (les bus et automobiles conduisent de façon pour le moins irresponsable, il faut toujours être très prudent). La police, autour du corps, mène son enquête et laisse le corps à la vue de tout le monde, y compris des enfants. Une chose surprenante pour moi fut de voir que les gens passaient devant comme s’il n’y avait rien, semble t-il, habitués à de telles scènes. Ne souhaitant pas m’attarder, je pars et reviens, par hasard, près de 2 heures plus tard. Le corps est toujours au même endroit, sous les yeux d’enfants et d’adultes… Au retour à mon logement, je raconte l’histoire à un local et il me répond : “tu sais, ici le sang est une chose quotidienne, les gens n’y font même plus attention. Imagine que tous ces gens viennent de sortir d’une guerre civile terrible qui a fait plus de 100.000 morts, il y a une véritable culture du sang”…

Banalisation du sang, mais aussi des armes. Etre armé est une chose tout à fait normale, ici. Le couple m’ayant emmené en stop de Tegucigalpa – capitale du Honduras – à San Salvador, avait un pistolet dans la voiture (voir photo ci-dessous). “Avoir une arme donne un sentiment de sécurité, je ne l’ai cependant jamais utilisée” me dira le chauffeur…

Difficile dans ces pays de faire plus de 10 mètres sans apercevoir un garde armé de grands fusils ou de pistolets. Pour obtenir la photo ci-dessous, j’ai demandé la permission à l’agent de sécurité, qui m’a montré son arme avec grande fierté.

Bien entendu, il est toujours possible de marcher dans la rue sans avoir de problèmes. Pour ma part, je ne me suis pour le moment pas vraiment senti en insécurité, mais cette banalisation des armes et du sang n’est guère rassurante…

Le sujet d’inquiétude aujourd’hui des Salvadoriens et Honduriens vient souvent des maras, ces gangs très violents qui terrorisent la population. J’expliquerai cela plus en détail, dans une prochaine brève…

A bientôt.

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