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Article #203 : Compte rendu complet séjour en Corée du Nord

Le récit suivant est un compte rendu complet de mon voyage passé en Corée du Nord au mois de Février 2007. Certains passages de ce compte-rendu sont identiques à la newsletter envoyée mais le reste du contenu est différent et plus détaillé. Ci-dessous, le petit film réalisé sur ce séjour

Prologue

La décision fut très difficile à prendre. Est-ce une bonne idée d’aller en Corée du Nord ? La première raison de ce questionnement est d’ordre éthique. Est-il raisonnable de se rendre dans le dernier pays Stalinien au monde, ce pays contrôlé d’une main de fer par un terrible dictateur ne laissant pas la moindre liberté à sa population et constituant une menace pour la communauté internationale (les Etats-Unis considèrent par ailleurs ce pays comme faisant partie de leur fameux “axe du mal“). Est-il raisonnable de dépenser de l’argent sachant qu’une partie non négligeable de celui-ci reviendra d’une façon ou d’une autre au gouvernement qui n’hésitera pas à l’utiliser pour développer des armes plutôt que de nourrir sa propre population (de graves famines subsistent en Corée du Nord). Le sujet est thème à débat et je respecterai les 2 avis.

Avant de prendre ma décision, j’ai lu de nombreux articles et livres sur le sujet mais les points de vue sont partagés. Cependant, je pense comme de nombreux experts que le voyage est une source d’ouverture d’esprit pour tout le monde (locaux et voyageurs) et qu’il doit par conséquent être encouragé. De plus, je crois qu’il est important que le monde soit informé sur ce pays qui est le moins visité au monde (1500 visiteurs occidentaux par an paraît-il). Malgré le fait que les journalistes et photographes soient interdits de séjour en Corée du Nord, j’ai reçu l’autorisation d’écrire mon compte-rendu sur mon site internet et d’envoyer une newsletter sur mon séjour.

Ci-dessous, les détails de ce voyage.

Pourquoi y aller ?

Passionné par la politique et la géopolitique, la Corée du Nord a toujours exercé en moi une certaine curiosité. Dans un monde où les communications sont plus rapides et efficaces que jamais et où la planète entière est connectée jours et nuits, je me suis toujours demandé comment ce petit pays de quelques 23 millions d’habitants pouvait continuer à survivre complètement coupé du reste du monde. Certes, des pays considerés comme “fermés”, il y en a encore quelques uns aujourd’hui dans le monde (Myanmar, Turkmenistan…) mais AUCUN d’entre eux n’est autant coupé du reste du monde que l’est la Corée du Nord, un pays où les mots Mc Donald’s, téléphone portable, Internet ou Coca-Cola sont totalement inconnus de quasiment toute la population. J’aurais beaucoup aimé pouvoir visiter l’Union Soviétique avant son éclatement en 1990 mais mon jeune âge ne m’a pas permis cela. Aller en Corée du Nord était donc ma dernière opportunité de voir ce qu’est un vrai pays communiste Stalinien.

Comment y aller ?

Bien sûr, faire du stop en Corée du Nord est chose absolument impossible. J’aurais bien entendu souhaité le faire mais si il y a un endroit sur terre où cette activité est absolument impensable, c’est bien la Corée du Nord. C’est donc en avion que je suis rentré dans le pays et en train que j’en suis ressorti. Etant donné que le point de départ et d’arrivée étaient le même (Pekin), mon challenge de boucler la grande boucle en stop tient toujours la route (je ne fais pas de stop à l’intérieur des villes et lorsque je fais un aller-retour avec retour au point de départ).

Pour y aller, il me fallait donc passer par une agence specialisée.

L’agence

Les agences proposant un voyage en Corée du Nord sont assez limitées mais en cherchant bien, j’en ai tout de même trouvé plusieurs via Internet. Mon premier critère de choix était bien sûr le prix n’ayant pas pour habitude de dépenser plus de 1000 Euros pour un voyage de 5 jours et vivant toujours avec mon budget de 10 USD par jour. Malheureusement, le voyage “budget” n’existe pas en Corée du Nord et tout voyageur souhaitant se rendre dans le dernier régime Stalinien se verra obligé de rester dans l’un des 4 hôtels “luxe” de la ville de Pyongyang. Pareil pour les autres villes, seuls les hôtels de luxe sont accessibles aux étrangers. J’ai donc cherché, beaucoup cherché, lu les rapports de nombreux voyageurs et suis arrivé à la conclusion que l’agence connaissant le mieux ce pays n’est autre que “Koryo tours“, une agence basée à Pekin (nouveaux bâtiments à côté de Ya show) mais gérée par des Anglais parlant parfaitement le Mandarin. Cette agence n’est pas la moins chère mais est sans doute la plus sérieuse et la différence de prix avec les autres agences contactées était minime. J’ai donc opté pour quelques dizaines d’Euros supplémentaires mais avec une agence connaissant son affaire. Leur site internet : www.koryogroup.com

Partir en Individuel ou en groupe ?

Partir en Individuel est chose possible. “Koryo tours” et d’autres agences sont disposées à établir un programme “à la carte” pour celui ou celle ne souhaitant pas partir en groupe. Bien entendu, le voyageur individuel sera tout de même accompagné de 2 guides et n’aura en fait encore moins de liberté que si le voyageur choisit de partir avec un groupe puisque 4 yeux seront sans cesse braqués sur lui.

Si partir en groupe n’est en général pas une option pour moi, j’ai dû faire exception cette fois-ci et je ne l’ai pas regretté.

Le groupe

Les membres d’un groupe partant en Corée du Nord ne sont pas des voyageurs de groupe ordinaires. Ces gens sont en général des voyageurs ouverts d’esprit ayant tous ou quasiment tous une longue experience de voyage derrière eux. La Corée du Nord n’est en aucun cas une destination touristique comme le Mexique ou le Pérou où les bus transportant des groupes se succèdent les uns aux autres. Par ailleurs, il faut savoir que le tourisme en Corée du Nord reste une chose très rare et vous ne trouverez quasiment aucun autre groupe de touristes si vous partez là-bas. Le nombre de touristes est très peu élevé mais est cependant en progression constante d’une année sur l’autre même si le gouvernement ne souhaite pas développer ce secteur. Les touristes Chinois et Russes sont cependant plus nombreux.

Le groupe avec lequel je suis parti avait 18 membres. Il n’y avait bien sûr aucun Américain ni Sud-Coréen étant interdits de séjour sur le territoire Nord-Coréen. Le groupe était très

international avec des Canadiens, Anglais, Allemands, un Italien, un Suédois, un Hollandais et un Français (moi).

Ci-dessous, la photo du groupe pris à la gare avant de se séparer :

Préparation du séjour

La Corée du Nord n’est pas un pays comme les autres et obtenir le Visa n’est souvent pas qu’une simple formalité. Parmi les élements demandés pour obtenir l’autorisation de séjour figurait une lettre de mon employeur expliquant que je ne suis ni journaliste, ni photographe et que je me rends en Corée du Nord pour raison touristique uniquement. N’ayant pas d’employeur actuellement, il m’a fallu demander à un proche de réaliser une fausse attestation. Fort heureusement, aucun contrôle n’a été effectué et l’attestation a été acceptée. Durant la totalité de mon séjour, j’étais donc officiellement “consultant dans une entreprise de développement personnel”.

Parmi les papiers à remplir, il y avait également une attestation stipulant que je ne suis ni photographe, ni journaliste et qu’aucun article sur mon séjour en Corée du Nord ne sera rédigé. Si cela devait être le cas, l’agence pourrait voir sa license retirée par le gouvernement Nord-Coréen et l’auteur de l’article devrait alors en payer les conséquences.

Réunion avant départ le 12 février

Avant de partir, une réunion fut organisée par l’agence nous expliquant les choses que nous étions autorisés à faire et celles interdites. Ci-dessous, je vous propose quelques unes des activités interdites et acceptables m’ayant particulièrement marqué :


– Toujours demander avant de prendre une photo
– Ne pas prendre de photos de “checkpoints”, de soldats ou de personnes en train de travailler. Aucune photo de bâtiment en construction n’est tolerée, cela donne une mauvaise image du pays.
– Lorsque l’on prend une photo du “Great Leader”, il faut toujours prendre le corps complet. Ne jamais prendre juste les pieds ou une autre partie du corps.
– Il est interdit d’imiter la posture du leader et de s’amuser devant une statue. Le plus grand respect est demandé.
– Ne jamais contredire le guide même si votre point de vue et ce que vous avez toujours appris est différent de ce que le guide vous explique. Ne jamais chercher à imposer son point de vue.
– Ne jamais abîmer ou déchirer le journal lorsque la photo du leader y apparaît.
– Ne pas apporter de télephone portable ou d’ordinateur. Aucune utilisation d’Internet n’est possible.
– Envoyer des cartes postales est possible mais elles seront toutes lues peu importe la langue utilisée.
– Ne pas apporter de livres traîtant de la Corée du Nord
– Ne pas apporter de drapeau Américain ou Sud-Coréen
– Pas de T-shirt avec drapeau ou slogan Américain ou Sud-Coréen.
– Musique Américaine acceptée, musique Sud-Coréenne refusée
– Etc,…

Photos ci-dessous prises le jour de cette réunion.

Le départ

Il est 11h du matin lorsque le groupe se retrouve à l’aéroport de Pekin. Pour les 18 membres du groupe, ce sera la première fois que nous mettrons les pieds en Corée du Nord. Chacun de nous est impatient et s’apprête à vivre une experience unique, un voyage dans le temps, un véritable plongeon dans un livre d’histoire. Pendant l’attente, tous les membres racontent leurs motivations. Rolf, sexagénaire Allemand raconte “J’ai grandi à Berlin, j’ai bien connu l’époque du communisme et la séparation. Je voulais voir de mes propres yeux comment ce régime fonctionne en Corée du Nord“. Mark, Canadien exilé en Chine depuis plus de 20 ans, explique quant à lui que la Corée du Nord a toujours exercé en lui une fascination, un mystère et que le moment était venu d’en connaître davantage sur ce pays.

La motivation première de tous les membres du groupe est identique. Ce n’est ni l’attrait des paysages ou de l’architecture Nord-Coréenne mais bien son système politique et les habitudes de vie d’une population coupée du reste du monde qui ont stimulé l’envie de s’y rendre.

Dans l’aéroport, nous aperçevons “nos” premiers Nord-Coréens facilement identifiables au pin’s attaché à leur costume représentant le “Great leader” Kim-Il-Sung. Photo ci-dessous. Chaque citoyen Nord-Coréen est théoriquement obligé de le porter à tout moment. La pratique est un peu plus souple mais une grande partie de la population le porte avec fierté.

L’embarquement se passe sans histoire. Photos ci-dessous :

L’avion est affrêté par Koryo tours, compagnie nationale Nord-Coréenne, photo de l’avion ci-dessous :

Une fois installé dans l’avion, les charmantes hôtesses habillées tout en rouge et portant bien sûr leur badge nous apporte de la lecture. Au choix, un journal Coréen avec Kim Jong-il en première page ou le Pyongyang Times en Anglais avec 3 articles en première page sur leur leader bien aimé. Je me précipite bien entendu sur ce dernier que je lirai durant la totalité du vol. Les commentaires entre les touristes vont bon train “regarde cet article, il est terrible, ils répètent 10 fois dans le paragraphe que leur leader est extraordinaire et que les Etats-Unis sont de terribles envahisseurs“. Entre chaque article, je regarde autour de moi et remarque tous les touristes lisant le journal attentivement avec un petit sourire en basculant la tête de droite à gauche l’air de dire “ce n’est pas possible, incroyable !”. Je garderai 2 exemplaires de ce journal, une pièce de collection. Ci-dessous, la photo du Pyongyang Times de la semaine suivante où l’information principale n’est autre que la visite de Kim-Jong-Il dans une unité militaire.

Le vol se passe sans histoire et l’hôtesse au micro nous explique que l’avion s’apprête à se poser sur la terre du “great leader” Kim-Il-Sung victorieux des envahisseurs Japonais et Américains. Le ton est donné, bienvenue en Corée du Nord appelée par certains “absurdie du Nord”.

A peine au sol, ma première image de la Corée du Nord sera bien entendu celle de Kim-Il-Sung. Prendre la photo de l’aéroport était théroriquement interdit mais en étant discret, j’ai tout de même pu la prendre. Photo ci-dessous de ma première image de la Corée.

Une fois sorti de l’avion arrive alors le passage à l’immigration puis à la douane. Lors de l’attente dans la file, je me trouve à côté d’un homme Africain et d’une dame venant des Philippines. Surpris de voir un homme Africain venir en Corée du Nord, j’engage la conversation avec ce Monsieur et lui demande ce qu’il vient faire ici “Je suis directeur de la “friendship association of North Korea” en Tanzanie. J’ai été invité pour l’anniversaire du great leader. C’est la 3ème fois que je viens ici“. Première conversation et première surprise, je ne savais pas que le régime avait des clubs de supporters en dehors de la Corée du Nord et notamment en Afrique. “Il y a de nombreuses associations de soutiens à travers le monde” rajoutera la dame à ses côtés présidente du club aux Philippines. J’apprendrai par la suite que le régime envoie parfois des soldats en Afrique réaliser diverses projets d’aide (surprenant pour un pays souffrant de famine !) et lors d’une visite ultérieure, j’apprendrai qu’effectivement, les clubs de supporters sont nombreux à travers le globe. Photo ci-dessous d’un monument destiné à remercier ces associations apportant leur soutien au régime Nord-Coréen.

C’est à présent à mon tour de passer à l’immigration. L’officiel scrute mon passeport quasiment rempli (mon 3ème depuis le début de mon tour du monde), compare ma photo avec la réalité puis me laisse passer sans mettre de tampon. Je n’aurai donc pas de souvenir de la Corée du Nord dans mon passeport. Le papier faisant office de visa fut le suivant :

L’immigration passée, il me faut alors passer la douane. Avant cela, j’avais dû remplir quelques documents dans l’avion. Ci-dessous, la photo de ces documents :

Ces documents demandaient de citer les articles que nous avions avec nous et demandaient si nous avions des magazines ou livres (livres traitant de la Corée Nord ou Sud interdits). J’hésite à notifier que j’ai un caméscope avec moi et opte pour la solution “2 caméras” sans rentrer dans les détails. Bien conscient que cet appareil peut poser problème à la frontière, j’avais pris la précaution de le cacher autant que possible. Autre objet pouvant poser problème que j’avais emporté avec moi, mon trépied qui est également théoriquement interdit. Coup de chance, le douanier ne s’attarde pas sur mon cas et me laisse passer avec mon camescope et mon trepied. Ouf ! Tous les propriétaires de télephones portables se verront quant à eux obligés de les laisser à la douane et les récupereront uniquement à la sortie du territoire.

Photo ci-dessous d’un des membres du groupe heureux de récupérer son télephone portable à la sortie de la Corée du Nord 5 jours plus tard :

A la sortie de l’aéroport nous attendent nos 2 guides. Un homme d’une cinquantaine d’années qui sera notre guide junior et une fille de 25 ans qui sera notre guide junior. L’homme est guide depuis plus de 10 ans, parle très bien Anglais et semble davantage ouvert d’esprit que la jeune demoiselle sortant quant à elle de l’université. Son Anglais est très bon également. J’ai plusieurs photos des guides mais je préfère ne pas les mettre en ligne étant donné que je mets en ligne des photos que je n’étais pas autorisé à prendre. Je ne souhaite pas qu’ils aient des problèmes, ces 2 guides furent par ailleurs très sympathiques et cherchant à faire leur travail du mieux possible.

Ca y est, l’aéroport quitté, je peux enfin découvrir ce nouveau pays. Première étape, direction l’hôtel. Quelques 30 kms séparent l’aéroport de l’hôtel dans lequel nous devons rester. Sur la route, le nombre de voitures est très limité et la route est recouverte de neige. Première surprise, aucune machine n’enlève la neige mais de nombreuses personnes avec leurs pelles se chargent de rendre la route pratiquable. Je m’en apercevrai plus tard, en Corée du Nord, chacun a sa place, chacun a une tâche à réaliser, personne ne mendie, personne ne reste à ne rien faire. La photo ci-dessous de ces hommes et femmes enlèvant la neige avec leurs pelles est à mon sens une image assez forte de la vie dans ce pays. J’y reviendrai plus tard.

Avant d’aller à l’hôtel, en début d’après-midi, nous faisons un premier tour de la ville de Pyongyang, capitale de la Corée du Nord complètement détruite par les Américains durant la guerre de Corée et reconstruite par après.

Pyongyang est une ville sans véritable charme, une ville à l’image d’Oulan Bator en Mongolie : triste, sans couleur et dont la majorité des bâtiments sont rectangulaires et gris ; le type de ville par excellence prôné par le communisme. Fort heureusement, le fleuve coupant la ville en 2 donne un peu de gaieté à l’ensemble. Cependant, la ville est très propre. Pas un papier ne traîne par terre et pour cause, il n’y a quasiment aucun produit à acheter et les balayeurs sont prêts à balayer au premier papier qui s’envolerait.

Ci-dessous, quelques photos de la ville. Vous verrez notamment l’arc de triomphe dédié à la victoire contre les forces exterieures ayant “tenté d’envahir la péninsule“. Le guide était fier de dire, en me regardant avec un petit sourire, que cet arc de triomphe est 5 mètres plus haut que celui de Paris. Bravo, vive la Corée du Nord !

Vous verrez aussi sur la photo en haut à droite le plus grand stade du monde dans lequel peuvent s’assoir plus de 150.000 personnes. Ce stade est à l’image de la Corée du Nord, plein de paradoxes. Pas assez d’argent pour nourrir la population mais assez pour avoir le plus grand stade du monde !

Plus que les bâtiments, ce qui retenait mon attention, ainsi que celle des autres touristes, fut avant tout les nombreux panneaux de propagande que l’on retrouve quasiment à chaque coin de rue.

Certains sont orientés contre l’impérialisme Américain comme celui-ci…

…d’autres mettent en avant la force de l’armée Nord-Coréenne comme ceux-là…

L’armée est omniprésente d’une façon ou d’une autre en Corée du Nord. Il est dit qu’environ 5% de la population sont militaires mais que tous les citoyens sont de potentiels soldats si le besoin devait se faire ressentir. Parmi la bonne centaine de questions que j’ai posé aux guides durant mes 5 jours en Corée du Nord, l’une d’entre elles fut “Combien de soldats avez-vous en Corée du Nord ?”, la réponse fut très claire “As much as we need” (autant qu’on en a besoin)…

D’autres propagandes encensent la philosophie “Juche” et leurs grands leaders Kim-Il-Sung (père décédé en 1994) et Kim-Jong-Il (fils ayant pris la relève depuis).

Juche” signifie en Coréen “maître de son corps“, c’est à dire l’auto-suffisance. La “Juche” est la philosophie Nord-Coréenne selon laquelle le pays n’a besoin de personne d’autre pour se développer.

Afin de comprendre la signification de tous les slogans qu’on retrouve un peu partout dans la ville, je m’étais assis à l’avant du bus et demandais sans cesse à la guide junior de tout me traduire ce qu’elle faisait avec plaisir.

Ci-dessous, un exemple de slogan :

Parmi les slogans m’ayant été traduits, j’ai noté les suivants “Long live the great Juche idea” (Longue vie à l’idéologie Juche, ce slogan est le plus fréquent et on le retrouve aux 4 coins du pays), “Long live the great Kim-Jong-Il, the sun of the 21st century” (Longue vie au grand Kim-Jong-Il, soleil du 21ème siècle, slogan très fréquent également), …..

La nuit tombe sur Pyongyang, il est temps de se rendre à l’hôtel. La nuit qui tombe en Corée du Nord, c’est pour beaucoup le moment où les bougies s’allument. En effet, la Corée du Nord a de grosses carences en énergie. Pyongyang by night, c’est tout l’inverse de Las Vegas. Quand la ville des casinos impressionnent par ses lumières, la ville du “great leader” impressionne par son obscurité.

Ci-dessous, une photo de Pyongyang by night.

Certains quartiers sont cependant mieux éclairés que d’autres…sans doute que les résidences des officiels bien plaçés se trouvent dans ce quartier…

Les panneaux de propagande ne souffrent quant à eux jamais de la moindre coupure de courant. Une photo ci-dessous prise le soir :

Parlant de manque d’énergie, de nombreux détails ont retenu mon attention durant mon séjour, en voici quelques uns :

Lampadaires : La ville de Pyongyang compte de nombreux lampadaires. Cependant, la grande majorité d’entre eux sont eteints. Fort heureusement, les voitures sont peu nombreuses dans les rues de la capitale, surtout le soir donc les conséquences ne sont pas très importantes mais tout de même, ce détail a retenu mon attention. Photo ci-dessous :

Feux de signalisation : La ville de Pyongyang compte de nombreux feux de signalisation. Cependant, ils sont tous éteints et sont remplaçées par de ravissantes demoiselles situées au milieu de carrefours et organisant le traffic de façon autoritaire et donnant place à un véritable spectacle. Ci-dessous, une photo de l’une d’entre elle et une petite vidéo qui vous donnera une idée de comment se passe le passage de témoin lorsqu’un changement est effectué. Filmer ce passage était également théoriquement interdit mais je ne pouvais résister à l’envie de vous montrer cela :

- Piste de bowling : Dans l’hôtel, nous avions 3 pistes pour jouer au bowling. Un détail m’ayant impressionné durant notre partie fut d’avoir un homme éteignant les lumières de la piste dès qu’un joueur s’absentait plus de 1 ou 2 minutes. Les économies d’énergie vont bon train…Une chose est sûre, la Corée du Nord ne sera pas le premier pays à blâmer pour le réchauffement climatique…

Visites musée : Durant notre séjour en Corée du Nord, nous avons visité de nombreux musées. Outre le contenu de ces musées, j’ai remarqué que les pièces n’étaient jamais chauffées et que les différents guides prenaient toujours soin d’éteindre les lumières de la salle précédente et d’allumer la nouvelle salle à notre arrivée…

J’en ai terminé avec les exemples concrets de carence en énergie que j’ai relevé. Cela fait partie de la Corée du Nord, je ne pouvais ne pas les mentionner.

Une fois à l’hôtel, nous recevons nos chambres respectives et apprécions la qualité de l’endroit où nous allons séjourner durant la totalité de notre séjour. L’hôtel est un 4 étoiles disposant de tout ce qu’on peut attendre d’un établissement de ce standing. L’hôtel dispose également d’un restaurant panoramique avec une terrasse qui tourne pour apprécier la vue de la ville. Nous sommes allés dans ce restaurant. La nourriture fut excellente mais je ne vous cacherai pas que je me sentais un peu mal à l’aise à l’idée d’être sur une terrasse tournante avec une quantité de nourriture bien plus que nécessaire alors que le reste de la ville ne peut se chauffer ni souvent manger à sa faim.

Ci-dessous, photos de l’hôtel dans lequel nous avons logé durant la totalité de notre séjour.

Avant de me coucher, je souhaite bien entendu regarder la télevision Coréenne que j’attendais tant. Il y a 3 chaînes Coréennes (toutes contrôlées par le gouvernement bien entendu) et une station de radio. Malheureusement, je ne sais pas pour quelle raison, l’accès à ces chaînes et stations ne nous était pas autorisé. J’ai cependant pu regarder quelques bouts de programme dans une salle commune et dans d’autres endroits de l’hôtel. Les programmes furent souvent des chants révolutionnaires de l’armée, d’enfants ou d’autres programmes en relation avec la philosophie “Juche” et leur “great leader“.

Ci-dessous, quelques photos de la télevision lors d’un programme faisant l’apologie de la réconcialiation entre les 2 Corées. Je reviendrai sur ce sujet un peu plus tard…

Je vous conseille fortement de regarder quelques passages du film que j’ai édité qui montre des enfants répetant de façon autoritaire quelques slogans leur ayant été inculqués. Le lien : http://www.youtube.com/watch ?v=ihbiZa1INz0

Pas d’accès à la télevision Coréenne mais un accès à plusieurs chaînes étrangères dont BBC World (l’accès aux chaînes étrangères est uniquement réservé aux résidents de l’hôtel). Ce soir là, coup de chance, l’information faisant la une de toutes les chaînes étrangères concerne la Corée du Nord. Les 6 parties (USA, Japon, Corée du Nord, Corée du Sud, Chine et Russie) ont trouvé après plusieurs jours de négociation à Pekin un accord stipulant que la Corée du Nord acceptait d’arrêter le développement de son programme nucléaire (sans pour autant se débarasser des armes d’ores et déjà produites) contre d’importants approvisionnements en énergie notamment de la part des Etats-Unis. Je passe donc un bon moment à regarder les émissions concernant cet accord.

L’hôtel se situe sur un petit îlot au milieu du fleuve. Il nous est interdit de quitter cet îlot et les quelques rebelles pensant pouvoir sortir discrètement le soir se verront rapidement découragés. Seul un pont permet de rejoindre le reste de la ville mais celui-ci est dûment gardé. La seule solution pour se rendre dans le centre-ville seul serait de traverser le fleuve à la nage. Pyongyang, Alcatraz, même combat…

J’aurais bien entendu aimé me ballader dans la ville seul mais à la vision du noir complet et du peu d’activité possible, rester au chaud dans l’hôtel ne me posait aucun problème…

Après une nuit sans histoire, je me réveille au moment de l’alarme centrale à 7h du matin. Les Nord-Coréens doivent alors débuter leur travail et rendre service à la nation. Ceux ayant une vie difficile pourront toujours se consoler en se rappelant à leur réveil les paroles de leur leader Kim-Il-Sung “Life in a struggle is beautiful“…J’ai quant à moi passé une bonne première nuit et j’ai des questions plein la tête à poser à mes guides qui seront pour moi malheureusement quasiment mes seules voix de la Corée…

De nombreuses intéressantes visites sont prévues pour la journée. Les raconter endormirait la majorité d’entre vous, je ne vais donc pas m’étendre sur tous les musées et monuments que nous avons pu voir. Sachez simplement que les mots les plus prononcés par tous les guides furent “Kim-il-Sung”, “Kim Jong-il”, “Juche” et victoires. Par ailleurs, les rues traversées avaient pour noms “victory street“, “glory street” et j’en oublie. Les monuments sont quant à eux toujours en rapport à l’armée et aux “victoires” obtenues par les Nord-Coréens.

Quelques photos de monuments ci-dessous :

Alors que le bus nous emmène d’un endroit à un autre, je regarde les gens, analyse tous les mouvements et détails que je peux voir dans la rue, chaque petite chose m’interpelle. Jamais mes sens n’ont été autant éveillés que durant mon séjour en Corée du Nord. Bien sûr, outre les gens, je regarde la propagande citée plus haut et le logo “Juche” qui est un peu partout. Ce logo ressemble à celui du communisme à la différence près que la faucille (paysans) et le marteau (travailleurs) sont accompagnés en Corée du Nord d’un pinceau symbolisant les intellectuels. Quelques photos ci-dessous :

Autre aspect intéressant. La publicité n’existe quasiment pas. Durant la totalité de mon séjour, je n’ai vu que 2 publicités en tout et pour tout. Les 2 vantées les mérites de la voiture Nord-Coréenne (joint-venture avec Fiat). J’ai réussi à prendre les 2 publicités en photo, les voici ci-dessous :

Les bâtiments n’ont pas grand intérêt pour la plupart. La ville ayant été complètement détruite il y a à peine plus de 50 ans, les bâtiments n’ont donc qu’une histoire très limitée et n’ont, à quelques exceptions près, aucune attractivité.

Parmi mes visites favorites de la journée figurait le métro de Pyongyang. Cela peut paraître ridicule d’aller visiter un métro mais celui de Pyongyang a de particulier qu’il fut pensé également comme un bouclier nucléaire. Il se situe à plus de 90 mètres sous terre et arriver tout en bas prend en général 5 bonnes minutes. Les touristes ne peuvent quant à eux visiter que 2 stations, 2 stations par ailleurs très décorées aux couleurs du régime et de leur leader bien entendu.

A ce moment et pour la première fois depuis le début du séjour, nous sommes alors en mesure d’interagir avec les locaux et de les approcher sans avoir une vitre nous séparant d’eux. Ma première volonté est d’engager une discussion mais je me rends compte assez rapidement que personne ne parle Anglais et pire, que rares sont ceux semblant intéressés par notre présence. Je m’éloigne alors discrètement du groupe et tente quelques sourires. Une petite moitié répondent de façon timide à mon sourire, l’autre moitié tourne la tête rapidement comme si ils cherchaient à éviter le moindre contact avec des étrangers. Selon notre guide Anglaise, les sourires sont bien plus fréquents aujourd’hui qu’ils ne l’étaient il y a une dizaine d’années lors de “l’ouverture du pays au tourisme” (si on peut parler d’ouverture !). Le tourisme a donc du bon, il permet petit à petit de dissiper les craintes et encourage l’ouverture d’esprit. L’exemple du métro n’est sans doute pas le meilleur cependant, je doute que le pourcentage de sourire soit bien plus élevé dans le métro de Paris.

En sortant du métro, nous croisons un groupe de jeunes collégiens qui eux par contre nous regardèrent avec des yeux pleins de curiosité, de grands sourires et en disant “hello, how are you ?”…Oui, il y a de l’espoir pour ce pays…

La journée se termine par un excellent repas traditionnel et une bonne nuit dans un lit bien douillé, tellement différent de beaucoup d’endroits où j’ai dormi durant mes 4 dernières années de mon tour du monde.

Le lendemain, autre journée passionnante et avec de nombreux enseignements. Nous prenons le bus direction Kaesong, ville située à proximité de la DMZ, la zone séparant la Corée du Sud de la Corée du Nord, une des zones les plus sensibles du monde.

230 Kms séparent la capitale Nord-Coréenne du 38ème parralèle. Sur la route, de très bonne qualité par ailleurs, je suis surpris de ne voir que très peu de voitures. Pas plus d’une dizaine de voitures croiseront notre chemin en 3 heures de route. “La Corée du Nord est un pays socialiste, personne n’est censé avoir une voiture” nous expliquera le guide…

Photo de la route déserte…

Durant notre courte pause, je n’ai bien entendu pas résister à la tentation d’aller lever mon pouce sur la route. Le résultat de cette experience unique d’auto-stop en Corée du Nord ? Pas une voiture n’est pas passée devant moi et mon experience restera donc incomplète…

Dans le bus, la discussion sur la réunification des 2 Corée commence. “La séparation des 2 Corée par des forces extérieures est une tragédie pour le peuple Coréen” nous dira le guide avant d’expliquer pourquoi une réunification est nécessaire. Cette discussion qui durera près de 2 heures sera l’un des points de mon voyage m’ayant le plus marqué car je ne m’attendais pas à une telle volonté de la part de la Corée du Nord de se rapprocher de son voisin.

En résumé, la conversation ressemblait plus ou moins à cela :

– “Est-ce que la Corée du Nord compte changer pour permettre une telle réunification ? Kim Jong-il resterait-il au pouvoir ?”,
– “le régime resterait le même. Il s’agit d’avoir un gouvernement avec 2 systèmes différents”,
– “Un gouvernement avec 2 idéologies complètement opposées ? Vous pensez vraiment que cela puisse marcher ?”
– “Oui”
– ……….
– “La Corée du Sud dispose d’un fort pouvoir économique, nous disposons d’un fort pouvoir politique”
– ………….(J’essaye toujours de comprendre ce que cela veut dire)
– “Une telle réunification coûterait très cher à la Corée du Sud, croyez-vous qu’ils seraient prêts à payer de grosses sommes à un pays où “long live the great Juche idea” figure sur tous les murs ? (je me suis retenu d’utiliser le mot totalitaire)
– “Si ils ne veulent pas payer, c’est qu’ils sont radins”
– …………….

(une grande perplexité s’affiche sur mon visage)

Arrivé sur place, 2 grandes affiches attirent mon attention et me surprennent grandement :

Pas besoin de parler Coréen pour comprendre…

Peu avant, nous étions passé devant un grand monument célebrant la réunification :

La visite de la DMZ sera passionnante. Un guide nous expliquant les relations tendues entre les 2 parties, les différentes étapes de négociation, etc…Quelques photos ci-dessous :

Ci-dessous, les bâtiments situés au milieu de la DMZ où se tiennent les négociations :

Nous visiterons aussi le mur de 240 kms séparant la Corée du Sud de la Corée du Nord. A la question “Que se passerait-il si quelqu’un cherchait à passer d’un côté à l’autre ?“, le guide répondit du tac au tac “il se ferait descendre sans hésitation“.

Ci-dessous, la photo devant le mur (que l’on ne voit pas à l’oeil nu) et avec le guide chargé de nous expliquer ce mur (outre nos 2 guides attitrés, nous avions un guide différent pour chaque endroit visité).

Retour sur Pyongyang. En route, nous nous arrêtons dans un petit commerce pour touristes (oui, oui, ça existe) vendant quelques timbres, quelques affiches révolutionnaires mais surtout quelques livres sur lesquels je me suis jeté. Bien entendu, vous pouvez deviner le type de livres qui se vendent dans ces endroits. Quelques photos ci-dessous :

J’ai acheté 2 petit livres coûtant 1 Euro pièce expliquant la version Nord-Coréenne de la guerre de Corée. A signaler que les étrangers ne sont pas censés avoir en main la monnaie nationale (won), qu’il est interdit de faire sortir le moindre billet du pays (je l’ai quand même fait) et que la monnaie utilisée pour les étrangers est l’Euro. Le dollar est maintenant accepté mais moins apprecié que l’Euro.

Avant de partir pour ce voyage, j’avais lu un certain nombre de livres sur la Corée du Nord et j’avais par conséquent une curiosité débordante. Pendant le trajet du retour, j’assome alors le guide de questions. Le guide fut très sympathique, assez ouvert d’esprit après 10 années à travailler en tant que guide et à cotoyer des étrangers. Il était très heureux de répondre à certaines de mes questions mais pas toutes cependant.

Il me répondra sur le système utilisé pour nourrir la population (rations de 800g de riz par jour pour adultes et 300g pour enfants), sur les possibilités de voyager à travers le pays pour les locaux (besoin d’autorisations), sur la possibilité de déménager (très difficile, besoin d’autorisations), sur la possibilité pour les jeunes des campagnes d’aller étudier en ville (il existe un système de recommandations, si un jeune homme travaillant à la campagne a le potentiel intellectuel de travailler dans un autre secteur que l’agriculture, il sera recommandé par un membre du gouvernement et pourra alors étudier en ville), sur les médias (3 chaînes de TV, une radio, un journal, tous contrôlés par le gouvernement, pas d’accès aux chaînes étrangères pour les locaux), sur le système de santé (j’ai par ailleurs appris que le Sida n’existait pas en Corée du Nord et pour cause, il n’y a aucun en général aucun contact entre locaux et étrangers), sur l’égalité hommes/femmes (l’égalité est selon le guide respectée), sur le développement du tourisme en Corée du Nord (“j’aimerais bien mais le gouvernement ne souhaite pas trop d’étrangers ici”), sur la possibilité d’avoir plus de liberté pour les touristes (“je ne pense pas, les étrangers sont dangereux, il faut les contrôler” dit-il en rigolant), sur l’illétrisme (“tout le monde sait lire et écrire en Corée du Nord”), sur le service militaire (en général 5 ans pour les hommes, 3 pour les femmes mais cela varie), et sur de nombreux autres sujets. Au niveau des questions non répondues, en voici quelques-unes :

Quelle est la proportion de militaires en Corée du Nord ?

– “No need to ask, we have as much as we need” (Pas besoin de demander, nous avons autant que besoin)
– Quel est le salaire moyen en Corée du Nord ?
– “As much as they need” (autant qu’ils ont besoin)
– Imaginez que la Corée du Nord n’ait pas cette force militaire et n’ait pas d’arme nucléaire, qu’est-ce qui se passerait selon-vous ?
– “Je n’aime pas cette question” répond le guide sénior. La guide junior, davantage formatée par le système, répondra quant à elle un petit peu plus tard “Il y aurait une invasion Américaine”. J’ai donc enchaîné en demandant “vous pensez donc que s’il n’y a pas d’invasion Américaine aujourd’hui, c’est parce que la Corée du Nord dispose d’une armée importante et de l’arme nucléaire ?”, “oui, ils ont peur” me répondra t-elle…

Après une bonne quinzaine de questions, le guide, en rigolant ( ?), me demande si je suis journaliste. “Non, non, ne vous en faites pas, je suis juste curieux. La Corée du Nord est un pays mythique pour les étrangers, un pays complètement coupé du reste du monde et je suis venu pour apprendre davantage sur les conditions de vie ici, il est donc naturel que je pose beaucoup de questions”.

Le bus arrive alors à l’hôtel, le groupe se retrouve alors autour de quelques boissons et les discussions sur le régime Nord-Coréen sont des plus intéressantes. Bien entendu, comme dans chaque groupe, les opinions divergent. Certains sont favorables au système, d’autres beaucoup moins. La grande majorité du groupe dira cependant qu’il est incroyable qu’un tel régime puisse subsister au 21ème siècle et qu’il ne tiendra pas bien longtemps. Cependant, les prévisions d’éclatement furent importantes en 1990 lors de l’éclatement de l’Union Soviétique, il n’en fut rien, puis en 1994 lors de la mort de Kim-il-sung, il n’en fut rien et il faut bien avouer qu’à regarder les locaux se prosterner devant la statue du “great leader”, l’impression que nous avions tous est que cela est fait avec le plus grand respect et que l’amour pour leur leader est bien réel…Le régime n’est donc pas prêt de mourir…

Ci-dessous, photos prises le lendemain, jour de l’anniversaire de Kim-Jong-Il. Lors de cette journée très spéciale, les Nord-Coréens viennent saluer la statue du père Kim-Jong-Il en apportant des fleurs (chose que nous avons également dû faire) et viennent se faire prendre en photo devant la photo de leurs leaders adorés et devant la “Kimjongilia”, la fleur symbolisant la grandeur de Kim-Jong-Il.

Le moment fort de la célebration de l’anniversaire fut sur la place principale. Plusieurs milliers de personnes venues danser en portant leur plus beau costume. Quelques photos ci-dessous et davantage d’images via la vidéo en cliquant sur le lien suivant :

Etant les seuls touristes et ayant eu l’autorisation de nous approcher des célebrations, nous avons eu la chance de bien partager cet évenement. Plus que le partager, nous avons même pu prendre part aux festivités en dansant avec les locaux. Un grand moment. Photo ci-dessous :

L’anniversaire de Kim-Jong-Il fut notre dernière journée en Corée du Nord. C’est en train que nous avons rejoint la frontière Chinoise depuis Pyongyang. Les photos, même de paysages, étaient interdites dans le train mais personne ne nous contrôlaient. J’en ai donc prises quelques unes. Il paraît qu’à la frontière, il y a parfois un contrôle des photos mais ce ne fut pas le cas pour moi. Selon notre guide Anglophone, il m’aurait fallu simplement effacer les photos prises si les autorités les avait vues…

Ci-dessous, quelques photos bien représentatives de la Corée du Nord. Des champs à perte de vue, un soldat marchant au milieu de nulle part et un paysan Nord-Coréen allant probablement à la recherche de bois pour pouvoir chauffer sa famille.

Arrivé en Chine, nous avons celébré comme il se doit le nouvel an Chinois en mangeant des “dumplings” et nous avons visité le “1 meter step”, la frontière entre la Chine et la Corée. La frontière se situe au milieu de cette petite rivière :

J’ai posé la question à mon guide Nord-Coréen “Que se serait-il passé si j’avais souhaité rentrer illégalement en Corée du Nord en traversant cette frontière ?”. Sa réponse fut très claire. “Tu aurais probablement été fusillé”…Difficile de dire si cela aurait été le cas où non mais dans tous les cas, le jeu n’en valait pas la chandelle.

Pour terminer, quelques photos du pont de Dandong à la frontière Chinoise. Ce pont fut bombardé par les Américains lors de la guerre de Corée et n’a pas été reconstruit depuis. L’autre pont fonctionne bel et bien mais n’est éclairé que du côté Chinois…

A bientôt

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